Un vent me souffla
Voilà, un bel jour un vent me souffla.
À moi, qui pensa sur l’universe. À moi,
Qui médita sur la morale et le devoir,
Et réfléchit sur les absconses origines. À moi,
Qui n'est plus rien qu'un peu dans ce Monde, cela
Me força à une pensée qui me noya dans un émoi
Qui émietta – toutes les certitudes, le Je et le Moi!
Et que faire, maintenant, vis-à-vis
De cette fine poussière que la bise
Lança stoïquement sur ma figure
Pensive, rêveuse? Fût-il un augure,
Ou bien, le Chaos plaisantin qui, jadis,
Rit dans ma barbe? Et moi donc, je taris,
Me voyant sans aucun éclaircissement
À tout ce que la vie, naïvement, m'imposa;
Chaque solution qui à moi s'annonça
Ne fit qu’appauvrir mon raisonnement;
Car la Vérité, conseiller incompétent
Pas même effleurant le fond du cœur
Parle à moi d'une voix sans vigueur,
Par des mots fanés et chancelants!